Luciano est né avec un pied déformé. Ses parents ne pouvaient financer le traitement nécessaire pour redresser ce pied. Sa mère nous raconte pourquoi son petit rayon de soleil a tout de même appris à marcher.
«Le jour où je devais accoucher de Luciano, j’ai pris le chemin du poste de santé le plus proche. Il se trouvait à plusieurs heures de marche de notre ferme, située dans la zone écartée de Blantyre, au sud Malawi. Je n’ai pas réussi à atteindre mon but, les contractions ont commencé trop tôt. Notre petit Luciano est venu au monde au bord de la route, avec l’assistance de ma mère qui m’accompagnait. Quel beau bébé! Nous l’avons tout de suite aimé.
Nous avons constaté tout de suite après l’accouchement que Luciano avait une malformation du pied. A l’hôpital, on nous a dit qu’il s’agissait d’un pied bot. On a prescrit à mon petit garçon les bandes plâtrées nécessaires pour redresser son pied, à renouveler régulièrement. Nous devions le faire contrôler et passer prendre de nouvelles bandes deux fois par semaine. Nous avons essayé de le faire. Mais l’hôpital est à 40 kilomètres de notre village. Nous n’avons pas pu nous payer longtemps le voyage deux fois par semaine, sans parler des frais de traitement. Nous sommes des paysans et nous vivons de ce qui pousse dans nos champs. Nos revenus sont très bas. Ça nous a brisé le cœur de devoir interrompre le traitement de Luciano faute d’argent. Tout particulièrement parce que son état s’améliorait. Mais nous n’avions pas le choix. Et personne pour nous aider.
Luciano, quatre ans, avec son nouveau plâtre, qui redresse son pied.
Alors que Luciano avait un an, l’équipe du programme de renforcement des familles SOS est venue dans notre village de Mijoga. Nous lui avons exposé le problème, et avons immédiatement été admis dans le programme. Les responsables nous ont adressés au centre médical SOS, une chance pour Luciano, car il y existe un centre thérapeutique pour les enfants atteints d’un handicap. Notre fils a immédiatement reçu les bandes plâtrées nécessaires pour redresser son pied et bénéficié de séances de physiothérapie. Nous pouvions aussi faire les exercices avec lui à la maison. Et chaque fois que son pied se redressait un peu, il recevait un nouveau plâtre.
Au début du traitement au centre médical SOS, Luciano ne pouvait pas encore courir avec les enfants de son âge. Aujourd’hui, il peut faire seul une bonne partie du chemin qui va au centre médical. Et il rit tout le temps quand il voit l’équipe de réadaptation, tout particulièrement sa physiothérapeute, parce qu’il sait que ces gens l’aident. Il montre fièrement tout ce qu’il a appris à faire avec son pied. Ce qui nous remplit le plus de joie est de le voir commencer à jouer avec les autres enfants sur le terrain de jeu du centre médical.»
Un centre thérapeutique unique en son genre
Le centre médical SOS de Blantyre fournit les soins médicaux de base à la population locale. Il assure également les soins nécessaires aux enfants souffrant de handicaps, une chose unique dans la région. Sa palette comprend physiothérapie, logopédie, ergothérapie et orthopédie. Les familles bénéficient d’un soutien pratique et d’une assistance psychologique pour apprendre à gérer la discrimination qui frappe encore les enfants handicapés au Malawi.