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15.05.2019 Actualités Programme d'aide Tous Mondial La Corée du Sud en plein essor: les conséquences pour les enfants

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La Corée du Sud connaît actuellement un boom culturel et économique dans le monde entier. Mais cela a un prix. Jetons un œil dans les coulisses de la société de la performance sud-coréenne avec Do-Hyun Kim, directeur de SOS Villages d’Enfants Corée du Sud.   

 

K-Pop, K-Food ou K-Beauty: les produits de beauté et les tendances venues de Corée du Sud séduisent les Européens et les Européennes. La musique et les chorégraphies des girlbands et boybands sud-coréens jouissent d’une grande popularité auprès de la jeunesse occidentale. Et les spécialités culinaires comme le kimchi ou le bibimbap ne sont pas étrangères aux gourmets de Suisse.  En se promenant dans les rues de Séoul, on se trouve vite assailli par les lumières, la musique, les bars et les restaurants.

Le miracle économique sud-coréen

En quelques décennies, après la fin de l’occupation japonaise en 1945 et de la guerre de Corée de 1950-1953, la Corée du Sud est passée du statut de pays pauvre à celui de nation industrielle moderne. Depuis 1985, son produit intérieur brut a décuplé et poursuit sa croissance à raison de 3,1%.  Le pays fait figure de foyer d’innovation grâce aux entreprises du secteur high-tech et aux grands groupes comme Hyundai et Samsung. La plupart des produits électroniques, tels que les semi-conducteurs, les micro-puces, les écrans plats et les ordinateurs viennent de Corée du Sud.  Le pays est également à la pointe du secteur des services: les gens y travaillent dur pour un service irréprochable. A Séoul, les touristes ressentent le standard élevé en matière de services et apprennent à l’apprécier: que ce soit dans un magasin, un restaurant ou une entreprise de location de voitures. Tout est réglé rapidement et personne ne doit faire la queue – avec en prime une hospitalité et une politesse incroyables.

La famille, valeur en déclin

«Les touristes ne voient pas la pauvreté en Corée du Sud.» Kim Do-Hyun dirige SOS Villages d’Enfants Corée du Sud et travaille depuis 27 ans déjà pour SOS Villages d’Enfants. Il ne connaît que trop bien les problèmes du pays: «Les enfants et les retraités sont les premiers à souffrir de cette pression de la performance. Le pays est passé d’une société agricole aux traditions bien ancrées à une société de la performance moderne et poussée par le progrès.» Selon Kim Do-Hyun, le système familial a changé: «Autrefois, on avait de grandes familles soudées dont les membres se soutenaient les uns les autres. Aujourd’hui, les familles ne comptent plus qu’un enfant et personne ne veut vivre à la campagne. Dans leur quête de travail et de places à l’université, les familles déménagent dans les grandes métropoles comme Séoul. En conséquence, peu d’enfants restent encore à la campagne.»

En dépit d’une baisse des naissances, le nombre de cas de maltraitance sur des enfants augmente dans les villes. Les parents travaillent de longues heures et doivent laisser leurs enfants seuls à la maison, qui sont ainsi quasiment livrés à eux-mêmes.  «SOS Villages d’Enfants vient en aide à ces familles: leurs enfants peuvent aller au jardin d’enfants SOS et recevoir un repas gratuit. Il est malheureusement très difficile de voir au-delà des apparences. SOS Villages d’Enfants met en place des mesures de prévention pour inciter les familles à demander de l’aide sans attendre. Si les enfants sont complètement privés des soins parentaux, ils peuvent vivre de manière permanente dans l’un des trois villages d’enfants SOS de Séoul, Daegu ou Suncheon, chacun ayant une capacité de 70 enfants. »

L’intervention de SOS Village d’Enfants en faveur des enfants et des personnes âgées

Les enfants sont bien entendu la préoccupation principale de SOS Village d’Enfants. Mais la société sud-coréenne vieillit et les personnes âgées ont tout particulièrement besoin de protection et d’assistance: 20% de la population a plus de 66 ans et souffre de la désintégration du système familial. La pauvreté des personnes âgées est un problème de taille notamment dans les campagnes où de nombreux retraités préfèrent se suicider que de devenir une charge. SOS Village d’Enfants a pris des mesures efficaces contre cette évolution lugubre: toutes les mamans SOS à la retraite peuvent continuer à vivre dans des foyers à proximité des villages d’enfants SOS, où elles sont prises en charge par du personnel spécialisé. Le programme a récemment été étendu à d’autres retraités qui souffrent de problèmes mentaux et de santé. SOS Village d’Enfants contribue ainsi à la lutte contre la pauvreté extrême des personnes âgées.

A l’école aussi, les enfants sont soumis à une pression élevée – ils doivent se préparer aux examens d’admission à l’université dès leur plus jeune âge. A Séoul, SOS Village d’Enfants a ouvert un centre avec une bibliothèque où les enfants peuvent apprendre et bénéficier du soutien d’étudiants des universités les plus prestigieuses. Des excursions et des cours de cuisine ou de danse sont organisés pour leur permettre de se détendre. Le centre fait office de refuge et de zone de calme pour plus de 120 enfants. Ces derniers savent qu’ils peuvent toujours compter sur l’appui des collaborateurs de SOS Village d’Enfants. Et les parents savent que leurs chers enfants sont bien encadrés.

La face cachée du miracle économique

10 millions de personnes vivent dans la frénésie de Séoul. Tout le monde veut travailler ou étudier dans la métropole. Les Sud-Coréennes et les Sud-Coréens subissent une forte pression de la réussite. Le taux de suicide y est l’un des plus élevés au monde. En Corée du Sud, on compte plus de morts par suicide que par accidents de la route.  Parallèlement, le taux de natalité chute rapidement, car hommes et femmes ne veulent qu’une chose: faire carrière. Selon leur employeur, ils sont contraints de faire des heures supplémentaires non payées jusque tard dans la nuit. Il est normal de quitter le bureau après son chef et, avec deux semaines de congés annuels, le temps de repos est un bien précieux. Le peuple est engagé et travailleur.  Les enfants sud-coréens et Villages d’Enfants Corée du Sud le ressentent.

Comme dans tous les pays, il existe toujours deux faces. Une évolution positive a des conséquences négatives et inversement.  L’essor économique s’accompagne d’une meilleure qualité de vie pour les habitants. La prospérité et le travail sont synonymes de sécurité. Pourtant, la prospérité a un prix. Le mental et la perte souvent élevée de relations personnelles entraînent un sentiment de solitude, la dépression et, malheureusement, des suicides. Dans notre riche pays, la Suisse, nous sommes confrontés à des répercussions similaires. C’est pourquoi il est important d’avoir des institutions capables de soulager les familles.

Photos ©: Eleonora Scardanzan