L’exploitation, la guerre et la famine sont le quotidien de millions de petites filles et de petits garçons, qu’ils soient orphelins, livrés à eux-mêmes dans la rue, réfugiés ou enfants soldats. En 2018, SOS Villages d’Enfants s’attend à une dégradation de la situation.
«Selon toute apparence, l’année 2018 verra une recrudescence de la famine, des déplacements de populations et de la misère», explique Erika Dittli, responsable des programmes internationaux de SOS Villages d’Enfants Suisse. «Si l’on prend en considération uniquement les pays en crise, 60 millions de personnes auront besoin d’aide. Plus de la moitié sont des enfants.» La détresse des enfants est particulièrement importante en Syrie, en République centrafricaine, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo. «Dans tous ces pays, la violence et les guerres entraînent une grande détresse. Toutes ces catastrophes sont provoquées par les hommes», poursuit Erika Dittli.
Soudan du Sud: la famine, une arme de guerre
«Au Soudan du Sud, un pays qui est dévasté par la guerre civile, on voit très clairement comment les luttes de pouvoir sont menées sans pitié», explique Mme Dittli. En soi, le pays est très fertile, mais les parties en conflit interdisent l’accès aux champs de manière ciblée et chassent les agriculteurs. Selon SOS Villages d’Enfants, plus d’un million d’enfants sont gravement menacés par la famine et plus de 250 000 d’entre eux souffrent déjà de malnutrition sévère.
Syrie: un pays sous le choc
En Syrie, la guerre civile fait rage depuis plus de sept ans. Plus de 400 000 personnes ont déjà été tuées, dont des milliers d’enfants. Un Syrien sur deux a fui et la moitié sont des enfants. Plus d’un tiers des enfants sont nés pendant la guerre et n’ont jamais connu la paix. Selon les psychologues de SOS Villages d’Enfants, plus de 80% d’entre eux sont traumatisés. Erika Dittli le souligne: «Le pays pourra prendre un nouveau départ uniquement si ces enfants bénéficient d’un soutien psychologique.»
A Alep, une enfant puise l’eau d’une flaque. Photo: Fares Haj Ebraheem
Congo: l’aide internationale arrive au compte-goutte
Après des décennies de guerres, l’année 2017 aura été particulièrement dramatique pour le Congo. En effet, le nombre de personnes nécessitant de l’aide est passé de 6 millions à plus de 13 millions. Au cours des 20 dernières années, plus de quatre millions d’enfants ont perdu au moins l’un de leurs parents. Beaucoup d’entre eux sont enrôlés comme enfants soldats. La violence ciblée contre les enfants fait partie des moyens de guerre des troupes armées. Elle sert à décourager les ennemis et à humilier la population, ce qui a des conséquences épouvantables pour les enfants.
République centrafricaine: un pays pauvre et dangereux
La République centrafricaine est l’un des pays les plus pauvres et les plus dangereux d’Afrique. Le pays est en proie aux guerres depuis des dizaines d’années. Actuellement, un million de personnes sont touchées par la montée de la violence et l’escalade du conflit. Ces personnes fuient leur pays et la moitié d’entre elles sont des enfants. «Leur situation est catastrophique», explique Erika Dittli. «Les pertes humaines sont considérables; parmi les victimes, on déplore également des collaborateurs d’organisations humanitaires. SOS Villages d’Enfants est l’une des rares organisations qui se trouvent encore sur place.»
Au vu des sombres perspectives qui se profilent pour 2018, SOS Village d’Enfants dresse un bilan: «En regardant passivement la situation, on accepte la mort des enfants. Nous devons agir et éviter le pire.» SOS Villages d’Enfants intervient depuis des dizaines d’années dans ces pays en crise et dans 130 autres pays dans le monde. L’organisation humanitaire soutient les populations notamment en leur apportant une aide d’urgence, en construisant des établissements d’enseignement, en proposant des thérapies post-traumatiques et en offrant un nouveau foyer aux enfants abandonnés.