Après son divorce, la mère d’Ibrahim a quitté le Nigeria avec ses quatre enfants et sans ressources, pour revenir dans son paysd’origine, le Niger. Pour qu’Ibrahim, âgéde neuf ans, puisse rejoindre l’école publiquedans ce pays qui lui était inconnu,il fréquente la classe de transition àl’école passerelle de SOS Villages d’Enfants.Sans cela, la scolarité d’Ibrahim seraitmenacée. Il nous explique ce qu’il pensede l’école.
Depuis quand vas-tu de nouveau à l’école?
Ibrahim: C’est ma première année à l’école passe- relle. Je fréquente cette école car ici, où nous vivons maintenant, tout est différent. À l’école publique, il y a beaucoup de choses que je ne comprendrais pas. Ma classe compte 41 élèves. J’apprends quelque chose de nouveau chaque jour. Ma matière préférée est le calcul. Nous étudions l’addition et, parmi les formes géométriques, le triangle. J’aime résoudre des exercices difficiles et faire des calculs.
Qu’apprends-tu d’autre à l’école?
J’apprends aussi le français et les sciences natu- relles. En français, nous lisons et nous écrivons, faisons divers exercices de grammaire et conju- guons des verbes. Dans le manuel scolaire, nous en sommes à la leçon huit sur les thèmes «L’indicatif» et «Nos fêtes». En sciences sociales et naturelles, nous étudions le corps humain, nos histoires fami- liales et l’horizon. Les cours commencent à 8 heures du matin, et nous avons une demi-heure de pause à 10 heures. Nous finissons l’école à 13 heures.
Et que fais-tu après?
Je vis avec ma maman, ma sœur aînée, mon petit frère et ma petite sœur. Ma sœur fréquente aussi l’école passerelle. Nous révisons nos cours en- semble. Notre voisine est institutrice. Lorsque j’ai des difficultés, elle m’aide à faire mes devoirs. Ma maman doit travailler pour pouvoir payer le loyer et notre nourriture. Elle fait du pain plat et le vend.
As-tu des amis à l’école?
Oui, j’ai trois très bons amis: Roufai, Moudassir et Fayçal. Nous sommes dans la même classe et avons le même âge. Pendant la pause, nous faisons tout ensemble: manger et jouer. Mon institutrice est aussi très importante pour moi. Elle m’encou- rage et me donne de bons conseils. Elle veut que je suive à l’école et que j’aie de bons résultats. Elle est presque une maman pour moi.
Trouves-tu que l’école est importante?
Bien sûr. Grâce à l’école, j’apprends des choses. Elle est bien organisée et me prépare à un métier. Je connais des enfants qui ne vont pas à l’école. Ils pensent qu’on ne peut pas y faire ce qu’on veut.
Quel est ton souhait pour l’avenir?
Après l’école passerelle, je voudrais aller à l’école publique. Quand je serai grand, je travaillerai peut- être dans l’armée. Ainsi, je pourrai faire respecter la loi et défendre les droits des personnes. J’aimerais gagner de l’argent pour aider ma maman. Et peut- être aussi me marier… (rire)