À Dhanghadhi au Népal, Sabita, âgée de 14 ans, s’est inspirée de son propre vécu. En tant que conseillère pour jeunes, elle soutient d’autres enfants et adolescents qui souffrent d’un stress important.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les problèmes psychiques ont fortement augmenté chez les mineurs. Ils sont aujourd’hui considérés comme le plus grand obstacle à leur éducation et à leur bien-être. Dans le monde entier, un jeune sur sept en souffre et la plupart de ces troubles ne sont pas traités. Une expérience que Sabita, jeune népalaise de 14 ans originaire de Dhanghadhi, ne connaît que trop bien. Elle avait de grandes difficultés à tenir le rythme avec les devoirs. Elle risquait à tout moment de craquer à cause de la pression qu’elle se mettait. «Cela a empiré en huitième année. Je faisais de mon mieux pour suivre, mais la peur me bloquait. Cela a beaucoup joué sur ma santé mentale.»
Sabita aide une jeune fille en l’écoutant et en partageant son vécu.
En désespoir de cause, Sabita s’est tournée vers une conseillère dans son village d’enfants SOS. «J’avais simplement besoin d’une oreille attentive à qui je pouvais confier mes peurs et mes sentiments. Partager mes pensées m’a ôtée d’un poids immense.» La réaction des jeunes de son âge à sa propre expérience lui a fait prendre conscience que beaucoup ne savaient pas du tout où chercher de l’aide et quel type d’aide demander. «Les enfants et les adolescents doivent se débattre avec leurs peurs, leur stress et leurs difficultés de concentration. Ils ont simplement besoin de quelqu’un à qui parler, mais hésitent souvent à demander de l’aide. Les problèmes liés à la santé mentale sont encore stigmatisés», explique Sabita.
Le conseil entre personnes du même âge, également appelé «Peer Counseling», a fait ses preuves pour SOS Villages d’Enfants et compte parmi les mesures mises en place par l’organisation pour renforcer la santé mentale. En effet, entre camarades du même âge, il est plus facile de surmonter les blocages culturels et d’oser assumer sa vulnérabilité émotionnelle. SOS Villages d’Enfants Népal a organisé pour la première fois en mars 2022 une formation de quatre jours sur le «Peer Counseling». Quarante jeunes issus des programmes SOS y ont participé. Les jeunes sont formés en vue de devenir des conseillers, capables d’écouter leurs pairs avec attention et empathie
en créant des liens de confiance. Ils peuvent ainsi aider les autres à identifier leurs problèmes et à prendre leurs émotions au sérieux.
1 jeune sur 7 dans le monde souffre de problèmes psychiques graves.
Sabita a, elle aussi, participé à cette formation. Avec deux autres participants, Ramesh et Rachana, elle a créé un groupe d’entraide. «Jusqu’à présent, nous avons déjà proposé des ateliers à dix membres. Nous avons pu mettre en pratique les connaissances et les compétences que nous avons acquises lors de notre formation», explique Ramesh. «Avec l’aide du personnel de SOS Villages d’Enfants, nous sommes en train de développer un plan d’action avec des activités visant à renforcer la santé mentale.» Selon Rachana, l’une des activités sera axée sur la lutte contre la stigmatisation qui entoure les troubles psychiques et sur la recherche d’un soutien psychosocial: «Nous souhaitons transmettre nos connaissances sur les maladies mentales et encourager les jeunes à demander de l’aide. C’est la seule manière d’améliorer la situation à long terme.»